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29.4.16

Libre Cuba?

Je n’ai pas de conflits, à priori, avec la presse. J’avoue, cependant, être quelque peu perplexe par tous les reportages, entrevues et interventions de spécialistes, dont on nous abreuve, depuis que le président français nous transmet sa soudaine, extraordinaire et pesante "fierté" d’avoir été le premier chef d’état des pays occidentaux à visiter Fidel Castro depuis quelques lunes…

Comme si entre 1957 et 2015 l’Ile n’avait pas existé !

Et, comme pour enfoncer davantage le clou, nous avons été soumis, à satiété, par les pathétiques "avis autorisés" d’hommes politiques de la droite française considérant que se réunir avec Fidel était un déni de démocratie.

Bref, je ne veux pas dire à certains, tel Bruno Lemaire – qui se voit déjà à un poste de responsabilité – ni à d’autres, y compris à Hollande, que l’Etat français a serré bien d’autres mains, souvent sanguinolentes : Kadhafi et le nain Petit Sarko, Bokassa et les diamants reçus par le donneur de leçons Giscard d’Estaing… Ni les crimes commis au nom de la France : ratonnades, massacre des kanaques par Bernard Pons… Arrêtons là, la liste serait infinie.

Par contre, je pourrai vous parler de Cuba sans concession et avec l’objectivité relative que me confère le séjour dans ce Pays en 2010.

C’est un Pays ou, à trois heures du matin, dans les plus sombres ruelles, personne ne vous agresse.

Nous avons pu converser avec des ouvriers cubains. Distilleries, fabriques de tabac ; et il nous a été dit, qu’effectivement, les travailleurs ne gagnaient qu’environ l’équivalent de 13 euros par mois. C’était le cas, d’ailleurs de médecins, ingénieurs. La plainte venant d’une ouvrière, libre de dire ce qu’elle pensait, nous est restée en mémoire.

Nous avons vu les épiceries pour étrangers ou l’on pouvait acheter -ce que l’on voulait avec des pesos convertibles et les autres, destinées aux autochtones rationnées à travers la libreta.

Nous avons vu un peuple au seuil de la misère, propre, joyeux, mais en aucun cas misérable… Nous avons même vu des gens qui, le samedi soir, s’éclataient dans les « discothèques » cubaines (casas de la trova).

J’ai même vu des étrangers heureux prêts à vivre dans ce Pays béni.

Je ne parlerai que très brièvement de l’excellence du système cubain de santé d’éducation, de culture, ou tout est gratuit.

Je ne vous parlerai pas, surtout, de la peur du peuple cubain de devenir appât du capitalisme en faisant référence aux systèmes qui ignorent le peuple.

Love you Cuba, mi amor!

Abril 

JoanMira