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28.10.17

Texte - Rêver, cela fait du bien !

J’errais, guilleret, comme tous les jours dans cet univers apaisé et enfin atteint ; je saluais, ça et là de vieux et doux amis du ciel ; mort enfin, j’étais épanoui. Copines les planètes, comètes et étoiles ;  
Le printemps était radieux au-dessus des nuages et  dans un coin d’azur électrique et magnétisé, la Terre m'apparut, calme, sereine et belle,  ronronnant au soleil... 
Mais soudainement, au détour d’une comète, j'éprouvai une sensation très forte, de celles qui surprennent, effraient et apaisent à la fois ; sorte d’étrange sentiment de connaître un lieu singulièrement familier sans jamais m'y être rendu ; et, tout-à-coup, 
sans savoir pourquoi, ai-je été rendu au passé et téléporté, dans la très belle et regrettée année 1968.
Je rentrais d’une fête, à pied comme il se doit dans ces temps-là, et dans les derniers pas du  chemin de "Bel-Air", un sentier en terre battue, bordé d’acacias en voûte, dans l'obscurité vraie d’une nuit sans lune, j’ai eu la prémonition de ne pas être seul. Mes pas, écrasant quelques gravillons épars, ne me permettaient, même pas d'entendre nettement, le chant des cigales, grillons et cris de chouettes lointaines. Je ne ressentais plus qu'une seule sensation : celle d'être en danger, observé par des êtres inconnus... 

...Brusquement, je tressaillis, arrête ma marche, comme se sont arrêtés tous bruits familiers ; le silence devient absolu, l'Espace semble plus profond encore ; il est maintenant insondable ; un frisson...ce chemin familier, tant de fois parcouru, est devenu plus qu'inquiétant.. 

Perception palpable, le cœur s’accélère, la respiration devient haletante, vous étrangle, petit à petit et la  peur gagne du terrain ; plus rien n’est maîtrisable. et le sentiment de frayeur vous envahit sans avertissement préalable… 

Retenant ma respiration, tendant mes muscles, dans un dernier sursaut, regardant en arrière…effectivement la "Chose" est là ; à quelques pas d’homme, d’une couleur rougeoyante, mais non pas éclatante ;  une sphère immobile en silence…

Puis, tout-à-coup, elle émit un rai de lumière intense, tressaillit, prit une vitesse vertigineuse et disparut dans le ciel noir ; je n’ai pas eu le temps d' établir sa taille et encore moins mesurer son déplacement...

Tout ce dont je me souviens c'est que les derniers hectomètres du Chemin de "Bel-Air" restèrent longtemps effacés de ma mémoire, car franchis en hallucination, aussi vite que les jambes me le permirent, en état second, en apesanteur...

Aujourd’hui encore, la question reste sans réponse ; était-ce un phénomène météorologique, mystique ou philosophique ? D’aucuns apporteront des réponses selon leur croyance. Moi je préfère ma thèse onirique : 

Rêver cela fait du bien !

Rio de Janeiro, le 17 avril 2012. 


JoanMira