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30.11.16

Texte - Marianne – “Titi Clown”

J’étais tranquille et peinard, je ne marchais pas au hasard puisque je baignais dans un insouciant farniente de bonheur confortable dans le ventre de ma maman. Ô, bien des sons intrigants appelaient mon attention ; naturels, ils faisaient partie de la vie heureuse, celle qui, croit-on, durera au-delà des âges et même jusqu’à l’infini si cela est possible… L’éternité ! Vous y croyez ? … Mais trêve de rêves : j’étais, en juin de 1950, bien au chaud et heureux ; et, en en mars de l’année suivante je débarquais dans le monde que je ne savais pas encore si cruel

Et, quelque temps après, je commençais le parcours de la vie ; rampant, me redressant et marchant finalement, comme il est prévu dans les gênes des êtres.

Puis ma sœur est arrivée. Magie ; j’étais si heureux de m’occuper du bébé que, aujourd’hui encore, cela me reste comme  une référence du bonheur !

Arrivé à ce point je suis obligé de faire un grand bond dans le temps ; non pas que ma vie antérieure ait été moins intéressante mais, simplement, parce qu’elle pourrait ressembler à toute vie commune des êtres qui naissent, vivent et meurent…

La mort nous guette avant même notre naissance et, comme tous, j’y ai été confronté ; mort du père et, en suivant, celle de la maman qui m’a mis au monde avec, dans l’espace, d’autres êtres très chers aussi. Et puis la mienne, en 1991… Non, non, aussi extraordinaire que cela paraisse, j’ai survécu…

Son amour pour moi je l’ai vraiment compris après sa disparition…

Comme j’aimerais revenir au temps passé… Mais la vie est ainsi faite ; personne ne revient des bonheurs furtifs et toutes les longues peines.

Mais, parfois, surviennent des événements heureux et je les associe à la naissance de mes enfants.

Et là, il me restait un dernier bonheur ; né le "Titi" - remerciements aussi à sa mère – il me restait à contribuer à éduquer un petit être  extraordinairement facétieux que, rapidement, j’ai surnommé le      " P’tit Clown de Mon Cœur". Avec le temps, cela allait devenir "Ti Clown" et aujourd'hui "Titi". 

Je la remercie pour avoir mis un peu de baume à mon cœur plusieurs fois blessé par la maladie et disparition de tant d’êtres aimés.

Mon rayon de soleil est arrivé le 15 décembre 1992 !

J'adore mon Titi. La seule chose que je lui demande, après ma disparition, (que j’espère la plus lointaine possible) c'est de se souvenir de moi en m'aimant comme je l'aime: à l'infini.

Bordeaux, le 30 novembre 2016


JoanMira