Je n’ai, à priori, aucun conflit latent ou pas avec la presse.
J’avoue, cependant, être quelque peu excédé par tous les
reportages, entrevues et interventions
de "spécialistes", dont on nous abreuve, depuis que le président français, a bien voulu nous faire savoir sa soudaine et pesante "fierté" d’avoir été le premier
chef d’état des pays occidentaux à visiter Fidel Castro depuis des lunes…
Comme si entre 1957 et 2015 l’Ile
n’avait pas existé !
Et, comme pour renforcer davantage cette idée, nous avons été soumis, à satiété, à des "avis autorisés" d’hommes politiques français considérant que le fait de se réunir avec Fidel
était un déni de démocratie.
Bref, je ne voudrais pas être obligé de dire à certains, tels Bruno Lemaire – qui se voit déjà à un poste de responsabilité –
ni à d’autres, y compris à Hollande, que l’Etat français a serré bien d’autres
mains, souvent sanguinolentes : Kadhafi et le nain Petit Sarko, Bokassa et
les diamants reçus par le donneur de
leçons Giscard d’Estaing… Ni les crimes commis au nom de la France :
ratonnades, massacre de kanaques par Bernard Pons… la liste serait infinie.
Par contre, je pourrai vous
parler de Cuba sans concessions et avec l’objectivité relative que me confère
le séjour dans ce Pays en 2010.
C’est une contrée où vous êtes en sécurité; par expérience, revenant à mon hôtel, à trois heures
du matin, dans les plus sombres ruelles d'un petit village, non seulement personne ne vous agresse, comme les gens continuent à montrer leur gentillesse.
Par ailleurs, nous avons pu converser librement avec des
ouvriers cubains. (Distilleries, fabriques de tabac) et il nous a été dit,
qu’effectivement, les travailleurs ne gagnaient qu’environ l’équivalent de 13
euros par mois. C’était le cas, d’ailleurs de médecins, ingénieurs… La plainte
venant d’une ouvrière, libre de dire ce qu’elle pensait, nous est restée en
mémoire.
Nous avons vu les épiceries pour
étrangers ou l’on pouvait acheter ce que l’on voulait avec des pesos convertibles
et les autres, destinées aux autochtones rationnées à travers la
« libreta ».
Nous avons vu un peuple au seuil
de la misère, propre, joyeux, mais en aucun cas misérable… Nous avons même vu
des gens qui, le samedi soir, s’éclataient dans les "discothèques" cubaines ("casas de la trova").
Et, j’ai même vu des étrangers euphoriques et heureux prêts à partir vivre dans ce Pays béni.
Je ne parlerai que très
brièvement de l’excellence du système cubain de santé d’éducation, de culture,
où tout est gratuit.
Je ne vous parlerai, surtout pas,
de la crainte du peuple cubain de devenir l’appât du capitalisme de l’ex-URSS,
type Russie actuelle.
Je t’aime Cuba.
Bordeaux, le 22 octobre 2016
JoanMira